Mademoiselle Julie – deux traductions françaises contemporaines
DOI:
https://doi.org/10.58221/mosp.v106i2.8194Abstract
Cet article se propose de comparer – et, dans une certaine mesure d’évaluer – deux des sept traductions qui existent en français du chef-d’œuvre dramatique d’August Strindberg, Fröken Julie, à savoir celles d’Elena Balzamo (1996) et de Régis Boyer (1997).
Ces deux traductions adoptent des attitudes traductionnelles diamétralement opposées à l’égard du texte original de Strindberg. Le texte de Boyer respecte scrupuleusement les caractéristiques formelles de celui de Strindberg, lexicalement aussi bien que grammaticalement. Le texte de Balzamo, au contraire, se signale par la liberté dont il fait preuve à l’égard de la forme linguistique du texte strindberguien. La traductrice tient, de façon très conséquente, à donner la priorité au message que communique le texte de Strindberg, en sacrifiant par là, quand le besoin s’en présente, son équivalence formelle.
D’une manière générale, les deux traductions se situent ainsi aux deux points extrêmes de l’échelle qui mène, en matière de comportement stratégique en traduction littéraire, de la fidélité à la liberté. Boyer est fidèle à la forme du texte d’origine alors que Balzamo s’en éloigne pour se rapprocher du lecteur. On peut qualifier Balzamo de « cibliste » là où Boyer est nettement « sourcier ».
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